Alan SILLITOE

LA SOLITUDE DU COUREUR DE FOND d’Alan SILLITOE aux éditions POINTS Poche

Ce n’est pas un livre sur la course à pied, ce n’est pas un roman car trop court, ce n’est pas une nouvelle car trop long. Il est étonnant par sa forme par l’histoire, un jeune délinquant dans une maison de corrections s’entraine pour un cross, trois fois par semaine, il sort le matin très tôt pour un footing de 8 kms sans gardien. C’est peut-être une des raisons de son succès foudroyant à sa sortie en 1962 en Angleterre.

C’est la trajectoire d’un jeune d’une cité à risque, qui se termine inéluctablement dans une maison de corrections. Classique et révoltant, mais l’histoire n’est pas classique. Le jeune Smith doué pour la course à pied va utiliser cette faculté pour arriver à ses fins, s’évader par la pensée de sa condition de prisonnier.

Ce récit est parfois considéré comme libertaire. Ses longues courses matinales libèrent son esprit et lui permettront plus tard d’écrire cette biographie.

Le directeur de la maison de corrections lui propose un marché. Entraine-toi pour gagner le cross (compétition entre les maisons de corrections) et en récompense, tu seras tranquille pour les six mois qu’il te reste à faire, tu pourras t’engager dans l’armée et pourquoi pas devenir un coureur professionnel.

Le jeune Smith fait partie du monde des « hors la loi » et le directeur du monde des « pour la loi ». Le directeur du centre de détention veut convaincre Smith de gagner ce cross qui lui permettra de passer d’un monde à l’autre. Mais le marché pour Smith est de nature différente. Ce qui intéresse le directeur c’est d’avoir la coupe dans son bureau et la gloire qui va avec, de plus Smith ne veut pas passer dans le monde des « pour la loi » qui est pour lui un monde de morts car animé d’aucunes passions. Il ne veut pas gagner la course car la gagner c’est baisser l’échine, se renier donc se perdre.

Le style est particulier, Smith écrit comme il parle/pense.

Une deuxième lecture révèle certains aspects de la personnalité de Smith que l’on ne voit pas forcément à la première lecture notamment sa relation avec son père.