CHAMONIX… Sylvain, Pascal et Gilou… suite ( par Sylvain)

Que dire de ce fameux 90 km du Mont Blanc qui a eu lieu vendredi 28 juin?

Effectivement les conditions étaient caniculaires(malheureusement ) mais on y reviendra plus tard!
Avec mes compères du CJAC Pascal, Gilou et son fils Louis nous arrivons 20 minutes avant devant l’église de Chamonix sur la ligne de départ déjà blindée de monde. Il est 3H40 du matin.
A 4h les 1200 fauves sont lâchés à l’assaut du premier monstre de la journée Le Brévent avec ses 1400 d+
Je prends un bon départ en faisant attention à ne pas partir trop vite.
On assiste à un somptueux levé de soleil sur le Mont Blanc vers 5h. Les bouquetins s’invitent même avec nous au moment de courir dans la neige!!! Trop bien.
Au premier ravito à Plan Praz je suis avec Pascal qui a l’air en forme. On poursuit ensemble vers la Flégère où le parcours est assez roulant mais je me retrouve tout seul à Tête au Vent avant de la descente vers le Buet.
Grand moment au Buet au 27,5 km où je retrouve ma famille et les amis pour le premier ravito assisté. Il est 8 h et les voir me booste énormement!!! Ils mettent une sacrée ambiance!!!! J’ai l’impression de courir à domicile.
Je poursuis à l’attaque de la Loriaz, deuxième monstre de la journée (750 d+). Il commence à faire chaud….
La descente vers la Villaz se passe bien. Je prends le temps de boire et manger. Les sensations sont bonnes, la vie est belle.
Après la Villaz on attaque le troisième monstre de la journée avec la fameuse montée vers le barrage d’Emosson (700 d+ sur 3 km). Et là changement de décor! Relevez vos tablettes et accrochez vos ceintures on va décoller : Place au pierrier en plein cagnard.
J’arrive au barrage 50 minutes après où je retrouve toute la team qui fait encore plus de bruit qu’au Buet!!!!
Je commence à avoir envie de sel…
Il est 11h et le soleil cogne très fort!
Je repars pour le Chatelard mais dans la descente je note un début de crampes aux mollets…. je pense tout de suite à mon hydratation…bizarre car pourtant je n’ai pas arrêté de boire….
J’attaque diminué le quatrième monstre de la journée qui nous emmène au col de l’Arolette (1200 d+).
Au sommet j’en profite pour mettre de la neige dans ma casquette….systeme B mais efficace. Je suis alors 46 iem de ce gros chantier.
Mais les galères arrivent.
La descente m’envoie au Tour où j’ai des crampes aux cuisses et mollets ++++
Du coup les kinésithérapeutes me prennent en charge pendant 15 minutes. J’ai une amélioration pendant 10 minutes mais le mal revient…
Il fait alors 37 degrés à l’ombre
J’en suis au KM62 en 10H de course.
Mes proches sont inquiets en me voyant. Je dois avoir une sale gueule…
Je repars en espérant une amélioration
En arrivant aux Bois (KM72) je suis perclus de crampes et je m’allonge car j’ai envie de dormir. Mes proches voyant ma souffrance me conseillent d’arrêter mais je n’ai pas envie de les décevoir et de me décevoir… pas évident de prendre la décision après toute cette préparation .
Après quelques minutes je décide de poursuivre en marchant.
J’attaque le cinquième et dernier monstre (va t’il me croquer?)
La montée vers Montenvers se révèle être un véritable chemin de croix
J’attrape même un bâton en bois pour m’aider!
Après une dizaine d’arrêts lors de la montée j’atteins enfin Montenvers
Je file directement voir le doc car mes jambes se spasment toutes seules en permanence, me faisant souffrir terriblement
Je pense alors que l’abandon est irrémédiable et j’appelle mes proches pour les prévenir
La déception est énorme.

Mais après un examen médical complet, tout est NORMAL sauf mon taux de SEL… le coupable est le sel !!
Du coup j’ingurgite plein de choses salées avec de la St Yorre.
Le médecin veut vérifier mes urines avant de me laisser partir… je mets 2 heures avant de réussir à uriner…. les crampes n’ont pas disparu totalement mais j’ai le feu vert pour repartir

Du coup je fais le plein de provisions,d’eau et je file.
Je sais que je ne rattraperai pas toutes les places perdues mais je peux me faire plaisir sur la fin.
Je suis content car je sais que je vais être finisher.
Je préviens mes proches que finalement je vais passer la ligne d’arrivée
En arrivant dans Chamonix je suis accueilli comme si j’étais entrain de gagner la course!
Mes proches courent avec moi jusqu’à l’arche d’arrivée où je retrouve Anne Solène. Ma plus belle récompense c’est son câlin à l’arrivée ( un peu de douceur dans ce monde de brute

Je pensais finir la course en 15h et être environ 50 iem. La vérité du jour est 17h17 et 109 iem…pas grave.
Un énorme merci à tout ceux qui ont pris de leur temps pour m’encourager et me suivre de près et de loin via internet!!!
C’était une sacrée aventure et j’ai eu le temps de bien penser à vous tous pendant les bons et les moins bons moments de cette course.
Un grand bravo à Gilou qui lui boucle la course en 19H34 à la 224 place!
Une grosse pensée pour Pascal (abandon sur vomissements au 62KM) et Louis (abandon sur vomissements au 30KM).Il y aura des jours meilleurs les gars!!
On aurait préféré ne pas avoir la canicule mais tout le monde était logé à la même enseigne !(550 arrivants environ).

Place au repos (avant la prochaine aventure)
Quelques petites photos avant les officielles!!

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